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Samedi sanglant

« Le 21 juin, sombre chapitre de l'histoire du Canada […]* ». Le matin du 21 juin, d’ anciens combattants favorables à la grève se rassemble... Poursuivre la lecture

La Ligue féminine ouvrière et le Labor Café (Hôtel Royal Albert Arms)

Ligue féminine ouvrière. La section locale de la Ligue féminine ouvrière fournit aux femmes un encadrement et un soutie... Poursuivre la lecture

Immeuble Telegram

Cet immeuble abritait le Telegram de Winnipeg, un quotidien qui, à l’instar du Free Press et du Tribune, s’était associé au Comité citoyen p... Poursuivre la lecture

Édifice de la chambre de commerce de Winnipeg (Édifice fédéral ou 'Victory')

L’Édifice fédéral d’aujourd’hui a été construit sur le site de l’ancien Winnipeg Industrial Bureau Exposition Building qui abritait la chamb... Poursuivre la lecture

Le théâtre Walker (Burton Cummings Theatre)

L’esprit de l’OBU et de la révolution russe souffle de la scène du théâtre Walker le dimanche après-midi du 22 décembre 1918. Le Parti socia... Poursuivre la lecture

Parc Victoria – " Parc de la Liberté "

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Le James Street Labor Temple – permanence de la grève

Le James Street Labor Temple constituait l’hôtel de ville du mouvement syndical. Il était situé dans le pâté de maisons où se trouve aujourd... Poursuivre la lecture

Broadway et le Manitoba Club

Le quartier Broadway traverse une période de transition en 1919. De nombreux résidents avaient déjà déménagé à Crescentwood, mais Broadway é... Poursuivre la lecture

Fort Osborne Barracks

Le 21 juin (« samedi sanglant »), le maire Gray rencontre le général Ketchen dans la caserne du Fort Osborne. Gray ordonne au général de ras... Poursuivre la lecture

Palais législatif du Manitoba

L’actuel Palais législatif du Manitoba a ouvert partiellement ses portes en 1919, mais la conduite de la plupart des affaires du gouvernemen... Poursuivre la lecture

13H - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13G - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13F - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13E - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13D - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13C - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13B - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

13A - Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Prési... Poursuivre la lecture

Ateliers Weston (chemin de fer Canadien Pacifique) et militantisme du mouvement ouvrier

En 1919, le chemin de fer Canadien Pacifique et le chemin de fer Canadien National emploient environ 10 000 travailleurs à Winnipeg et à Tra... Poursuivre la lecture

11E - Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilis... Poursuivre la lecture

11D - Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilis... Poursuivre la lecture

11C - Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilis... Poursuivre la lecture

11B - Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilis... Poursuivre la lecture

11A - Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilis... Poursuivre la lecture

Liberty Temple

Le Liberty Temple accueille à l’époque la section locale de Winnipeg de l’Arbeiter Ring (Workmen’s Circle), une association progressiste jui... Poursuivre la lecture

Ukrainian Labor Temple (1918)

Un bâtiment de grande importance historique, l’Ukrainian Labor Temple (ULT) a été construit surtout grâce au travail de bénévoles et aux don... Poursuivre la lecture

St John’s Telephone Exchange Building (Winnipeg Housing Rehabilitation Corporation)

L’expansion rapide des réseaux de téléphone au début du 20e siècle représente pour les femmes des possibilités d’emploi. L’industrie plaît a... Poursuivre la lecture

All Peoples’ Mission (CEDA - Community Education Development Association Winnipeg, Inc

Ce bâtiment héberge à l’époque plusieurs des All Peoples’ Missions dans les quartiers immigrants les plus pauvres du North End de Winnipeg q... Poursuivre la lecture

L’épidémie de grippe de 1918 : L’hôpital pour enfants et la résidence de l’école d’infirmières

Winnipeg n’échappe pas aux ravages de l’épidémie de grippe qui touche une bonne partie de la planète en 1918. Les responsables municipaux fo... Poursuivre la lecture

Avenue Selkirk

Les nouveaux arrivants de l’Europe centrale et de l’Est vivent dans les logements les plus insalubres, situés juste au nord des gares ferrov... Poursuivre la lecture

04C - Logements ouvriers

En circulant dans le North End sur des rues comme les avenues Dufferin et Stella, on peut voir de nombreux exemples de maisons habitées par ... Poursuivre la lecture

04B - Logements ouvriers

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04A - Logements ouvriers

En circulant dans le North End sur des rues comme les avenues Dufferin et Stella, on peut voir de nombreux exemples de maisons habitées par ... Poursuivre la lecture

Vulcan Iron Works and the Point Douglas Neighbourhood

Le quartier Point Douglas change rapidement après la division de la communauté par la voie ferrée dans les années 1880. Les familles fortuné... Poursuivre la lecture

Gare du Canadien Pacifique (Aboriginal Centre of Winnipeg, Inc

Des milliers de nouveaux arrivants passent par cette gare à partir de la fin des années 1800. Les plus pauvres d’entre eux sont envoyés aux ... Poursuivre la lecture

Caserne de pompiers no 3 de Winnipeg

En 1919, les pompiers de Winnipeg connaissent déjà bien l’action syndicale. Ils faisaient pression pour obtenir une amélioration de leurs sa... Poursuivre la lecture

Palais législatif du Manitoba

L’actuel Palais législatif du Manitoba a ouvert partiellement ses portes en 1919, mais la conduite de la plupart des affaires du gouvernement avait encore lieu à l’ancien Palais législatif situé tout près du côté est de la rue Kennedy. Le parcours des grands défilés de soldats de retour de la guerre, pour et contre la grève, passait devant ce site en empruntant Broadway. Le gouvernement provincial n’a pas joué un rôle majeur dans la grève générale.

L’actuel Palais législatif du Manitoba a ouvert partiellement ses portes en 1919, mais la conduite de la plupart des affaires du gouvernement avait encore lieu à l’ancien Palais législatif situé tout près du côté est de la rue Kennedy. Le parcours des grands défilés de soldats de retour de la guerre, pour et contre la grève, passait devant ce site en empruntant Broadway. Le gouvernement provincial n’a pas joué un rôle majeur dans la grève générale. Le premier ministre Norris était réticent à l’idée d’interposer son gouvernement entre les grévistes et le Comité citoyen et entre le gouvernement fédéral et l’administration municipale. Après le « samedi sanglant », Norris rencontre finalement une délégation de grévistes. Il accepte de créer une commission royale d’enquête sur les conditions de travail et la grève générale. La décision a pour effet d’inciter le Comité de grève à y mettre fin.

Autre bâtiment remarquable: Winnipeg Law Courts, 391 Broadway

imageTentes militaires, casernes du Fort Osborne, avec l’édifice du Palais législatif du Manitoba en construction en arrière- plan, 1919
Archives du Manitoba

Fort Osborne Barracks

Le 21 juin (« samedi sanglant »), le maire Gray rencontre le général Ketchen dans la caserne du Fort Osborne. Gray ordonne au général de rassembler tous les soldats disponibles – basés au Fort Osborne et au manège militaire Minto (969, avenue St. Mathews) – pour faire respecter sa proclamation interdisant les défilés dans les rues.

Le 21 juin (« samedi sanglant »), le maire Gray rencontre le général Ketchen dans la caserne du Fort Osborne. Gray ordonne au général de rassembler tous les soldats disponibles – basés au Fort Osborne et au manège militaire Minto (969, avenue St. Mathews) – pour faire respecter sa proclamation interdisant les défilés dans les rues. Une foule s’était massée sur la rue Main pour regarder un défilé de soldats de retour de la guerre favorables à la grève. Ketchen obéit sur-le-champ et il déploie des soldats du Royal Winnipeg Rifles, des Winnipeg Grenadiers, de la Winnipeg Light Infantry et du Queen’s Own Cameron Highlanders pour patrouiller les rues.

Les événements du « samedi sanglant » font suite à cette intervention par les militaires et des agents de la Police montée du Nord-Ouest. Ce fut l’une des rares occasions dans l’histoire du Canada où des soldats ont été déployés pour occuper une ville canadienne et maintenir l’ordre chez la population.

imagePolice montée aux casernes du Fort Osborne, 1919
Archives du Manitoba

Broadway et le Manitoba Club

Le quartier Broadway traverse une période de transition en 1919. De nombreux résidents avaient déjà déménagé à Crescentwood, mais Broadway était prisé par des médecins, des avocats, des banquiers et des hommes d’affaires fortunés qui travaillent dans le centre-ville.

Le quartier Broadway traverse une période de transition en 1919. De nombreux résidents avaient déjà déménagé à Crescentwood, mais Broadway était prisé par des médecins, des avocats, des banquiers et des hommes d’affaires fortunés qui travaillent dans le centre-ville. Le Manitoba Club est un club sélect, réservé aux hommes de l’élite anglo-saxonne. Les dirigeants les plus influents du milieu des affaires et de la politique s’y réunissent. Le club sert aussi de lieu de rencontre privé, mais officieux, pour le Comité citoyen en 1919. Les dirigeants syndicaux, Helen Armstrong et John Queen, ont été incarcérés à la prison de la rue Vaughn tout près durant la grève. La prison et les tribunaux ont joué un rôle important dans les procès qui se sont instruits après la grève.

Autre bâtiment remarquable, Vaughn Street Jail, 444, avenue York à l’angle du boulevard Memorial

imageManitoba Club, v. 1920
Bibliothèque et Archives Canada

Le James Street Labor Temple – permanence de la grève

Le James Street Labor Temple constituait l’hôtel de ville du mouvement syndical. Il était situé dans le pâté de maisons où se trouve aujourd’hui le Manitoba Museum.

Le James Street Labor Temple constituait l’hôtel de ville du mouvement syndical. Il était situé dans le pâté de maisons où se trouve aujourd’hui le Manitoba Museum. Les sections locales des syndicaux louaient des salles dans ce bâtiment qui abritait les bureaux du CMTW. Helen Armstrong y avait aussi un bureau à titre de présidente de la Ligue ouvrière féminine. Au début de mai en 1919, le Conseil des métiers du bâtiment demande l’aide du CMTW dans les négociations avec leurs employeurs. Il ne sera pas déçu

Le 13 mai, le Western Labor News rapporte que " […] c’est la première fois de toute l’histoire de Winnipeg qu’une telle réunion du Conseil des métiers a lieu. Elle fut empreinte de tension, d’une énergie électrisante et de détermination. Une masse grouillante de syndicalistes, hommes et femmes, s’y était entassée. Ils ont retenu leur souffle […]" lorsque le CMTW a annoncé les résultats du vote en vue d’une grève de solidarité de tous les travailleurs municipaux : "[…] plus de 11 000 ont voté pour la grève, seulement 500 ont voté contre. La foule pousse des acclamations. Il est décidé à l’unanimité dans le plus grand enthousiasme de déclencher la grève le jeudi 15 mai à 11 heures."

Trois cents membres sont ensuite élus au Comité général de grève, à partir desquels les 15 membres du Comité central de grève. Ce comité plus restreint se réunit tous les jours au Labor Temple tout au long de la grève. C’est lui qui autorise les travailleurs des services essentiels comme le service de police à continuer à travailler et il délivre aux dépanneurs dans le North End des affiches sur lesquelles on pouvait lire « Avec l’autorisation du Comité de grève » pour qu’ils fournissent aux grévistes des produits de base comme du lait et du pain. Le maire Gray et le Comité citoyen soutiennent que ces affiches constituent une usurpation du pouvoir de l’autorité institutionnelle par les grévistes. Le 17 juin, la police fait une descente dans le bâtiment et fracasse des fenêtres, des portes et des meubles. Les bureaux des syndicats sont saccagés et des documents saisis.

Ce fut une période éprouvante, mais exaltante pour les meneurs du mouvement de grève. Chaque jour commence par une discussion "[…] le matin, sur l’impact de la grève,imageSalle de réunion no 10, James Street Labor Temple
Section 343, Fraternité unie des charpentiers et menuisiers
comportant un tour d’horizon de la situation [et…] une heure est consacrée aux affaires courantes du Comité […]". L’après-midi, ils sortent " […] pour s’adresser aux foules qui attendent et leur communiquer les nouvelles disponibles ". Le Comité se réunit jusqu’à 18 heures et ensuite ses membres se dispersent encore une fois " […] dans toutes les directions, aussi bien dans la ville qu’à l’extérieur, pour s’adresser à d’autres foules qui attendent; ils reviennent pour se réunir encore une fois jusqu’aux petites heures du matin […] " pour ensuite finalement « rentrer chez eux, épuisés* ".

* Western Labor News, May 1919

 

Parc Victoria – " Parc de la Liberté "

« Grand rassemblement dans le parc Victoria* »
Le James Street Labor Temple est trop petit pour accueillir les milliers de grévistes et leurs sympathisants qui se rassemblent régulièrement pour obtenir de l’information sur la grève.

Le James Street Labor Temple est trop petit pour accueillir les milliers de grévistes et leurs sympathisants qui se rassemblent régulièrement pour obtenir de l’information sur la grève. Donc, de grands rassemblements sont organisés dans le parc Victoria, situé à proximité au sud de l’avenue Pacific, près de la rivière Rouge. Le parc Victoria et le James Street Labor Temple sont le centre névralgique de la grève générale. C’est dans ces lieux que les décisions les plus cruciales sont prises. Des idéaux de démocratie participative sont omniprésents au sein de la classe ouvrière de Winnipeg au printemps de 1919.

Le 25 mai, dans le parc Victoria, 5 000 grévistes rejettent l’ultimatum du gouvernement fédéral exigeant que les travailleurs des services téléphoniques et postaux et les pompiers retournent au travail. Deux semaines plus tard, le maire Gray s’adresse à une foule dans le parc où il trouve « un auditoire attentif » imageFemmes et hommes au parc Victoria, juin 1919
Archives du Manitoba
lorsqu’il informe les grévistes que les défilés dans les rues de la ville doivent cesser. La déclaration du maire n’est pas considérée comme étant mal venue par les meneurs du mouvement de grève qui supplient les grévistes et les anciens combattants de ne pas organiser de grands rassemblements autres que ceux dans le parc Victoria. Ils craignent que les groupes opposés à la grève ne profitent de ces manifestations pour attiser la violence. Ces avertissements présagent les événements du « samedi sanglant ».

La nouvelle Labor Church fait partie intégrante des événements du parc Victoria. Williams Ivens, un pasteur méthodiste qui jouissait d’une grande popularité au sein du mouvement syndical parce qu’il prônait le pacifisme et organisait des campagnes imageR. E. Bray, meneur des anciens combattants favorables à la grève, 13 juin 1919
Archives du Manitoba, Collection L. B. Foote
contre la conscription, s’en est fait le champion. Préconisant le socialisme chrétien radical, Ivens jouit d’un tel respect au sein du monde syndical qu’il est nommé rédacteur en chef du Western Labor News, la voix du mouvement syndical durant la grève. Ivens, A. E. Smith de Brandon et plusieurs autres pasteurs un peu plus circonspects comme J. S. Wordsworth réclament une église populaire.

Les travailleurs renomment le parc Victoria pour l’appeler « Parc de la Liberté », convaincus que leurs objectifs visent au-delà des questions immédiates du jour pour inclure des rêves d’égalité, de justice sociale et d’une démocratie populaire.

* The Strikers Own History, p 70

Le théâtre Walker (Burton Cummings Theatre)

L’esprit de l’OBU et de la révolution russe souffle de la scène du théâtre Walker le dimanche après-midi du 22 décembre 1918. Le Parti socialiste du Canada y a organisé un grand rassemblement.

L’esprit de l’OBU et de la révolution russe souffle de la scène du théâtre Walker le dimanche après-midi du 22 décembre 1918. Le Parti socialiste du Canada y a organisé un grand rassemblement. Pouvant accueillir 2 000 personnes, la salle est bondée des membres du parti et d’autres radicaux politiques. C’est un auditoire de gauche et remarquablement hétérogène sur le plan culturel, avec des travailleurs d’origine anglaise, polonaise, ukrainienne, hongroise, juive, russe et autres. Dans des discours enthousiasmants, des socialistes très en vue comme R. B. Russell, Dick Johns, George Armstrong, William Ivens, Fred Dixon et Sam Blumenberg dénoncent l’inégalité de la société canadienne. Ils réclament la libération de militants syndicaux détenus pendant la guerre et l’abolition de tous les pouvoirs d’exception que le gouvernement s’était octroyés en temps de guerre.

Certains d’entre eux parlent de la révolution russe en termes élogieux et exigent que le gouvernement fédéral interrompe l’aide militaire aux pays qui s’y opposent. D’autres orateurs prédisent la fin du capitalisme et l’établissement d’un nouvel ordre social. Toutefois, peu de participants à cette réunion ou d’habitants des quartiers ouvriers de la ville prônaient que le Canada s’engage dans un processus de réforme comme celui de la Russie.image Ils croyaient que leurs visions d’égalité et de justice sociale se concrétiseraient par un mouvement de masse politique, reposant sur des assistes démocratiques et profondément ancré dans leurs collectivités.

Édifice de la chambre de commerce de Winnipeg (Édifice fédéral ou 'Victory')

L’Édifice fédéral d’aujourd’hui a été construit sur le site de l’ancien Winnipeg Industrial Bureau Exposition Building qui abritait la chambre de commerce de Winnipeg.

L’Édifice fédéral d’aujourd’hui a été construit sur le site de l’ancien Winnipeg Industrial Bureau Exposition Building qui abritait la chambre de commerce de Winnipeg. En 1919, c’est là que se trouvent la permanence du Comité citoyen et le siège de son journal, The Citizen. Une grande enseigne avait été accrochée au-dessus de l’entrée de l’édifice par le Comité citoyen, déclarant qu’il y avait installé sa permanence. Le 3 juin, lors d’une manifestation favorable à la grève qui se tient devant l’édifice, un important groupe d’anciens combattants en colère l’arrachent.

imageÉdifice de la chambre de commerce de Winnipeg, quartier général du Comité citoyen, 1919
Archives du Manitoba, Collection L. B. Foote

Immeuble Telegram

Cet immeuble abritait le Telegram de Winnipeg, un quotidien qui, à l’instar du Free Press et du Tribune, s’était associé au Comité citoyen pour condamner la grève générale qu’il qualifiait de folle tentative délibérée et criminelle de faire la révolution.

Cet immeuble abritait le Telegram de Winnipeg, un quotidien qui, à l’instar du Free Press et du Tribune, s’était associé au Comité citoyen pour condamner la grève générale qu’il qualifiait de folle tentative délibérée et criminelle de faire la révolution. Le Telegram accompagnait ses reportages sur la grève de nouvelles à sensation sur la révolution russe pour susciter une crainte du communisme à Winnipeg. Le Telegram et d’autres journaux commerciaux déclarèrent que la grève était une révolution menée par des agitateurs étrangers. En fait, les principaux meneurs du mouvement de grève étaient des syndicalistes bien connus d’origine britannique.

imageÉdifice Telegram, 1903
Archives du Manitoba

La Ligue féminine ouvrière et le Labor Café (Hôtel Royal Albert Arms)

Ligue féminine ouvrière
La section locale de la Ligue féminine ouvrière fournit aux femmes un encadrement et un soutien indispensables dans les mois qui précèdent la Grève générale et durant cette grève. Elle encourage les femmes à y prendre part et à aider les familles dans le besoin à manger et à payer leur loyer.

La section locale de la Ligue féminine ouvrière fournit aux femmes un encadrement et un soutien indispensables dans les mois qui précèdent la Grève générale et durant cette grève. Elle encourage les femmes à y prendre part et à aider les familles dans le besoin à manger et à payer leur loyer. Durant les procès des meneurs du mouvement de grève, la Ligue organise des mobilisations pour obtenir la libération des accusés et elle recueille des fonds pour leur défense.

Helen Armstrong, Katherine Queen, Gertrude Puttee, Lynn Flett et une certaine Madame Webb ont joué des rôles de premier plan au sein de la Ligue. Bien d’autres femmes, dont l’histoire reste dans l’ombre, s’y sont investies pour en faire un organisme dynamique.imageMembres de la Ligue ouvrière féminine préparant des colis de secours à l’intention des familles des mineurs en grève de Nouvelle- Écosse, v. 1925
Archives du Manitoba
La Ligue soutient des femmes syndiquées, mais elle consacre beaucoup d’énergie à syndiquer les téléphonistes, les commis du commerce au détail et bon nombre d’autres travailleuses non syndiquées. Trois membres de la Ligue siègent au CMTW et au Comité central de grève. La Ligue organise des mobilisations pour obtenir le salaire minimum et des allocations familiales, pour l’égalité d’accès à l’emploi et des salaires pour les femmes et pour l’ouverture de cliniques de contrôle de naissance. Au début des années 1920, la section locale de la Ligue envoie des colis de secours aux membres de la Ligue en Nouvelle-Écosse pour soutenir les mineurs de charbon en grève. La Ligue s’est dissoute dans les années qui ont suivi, les femmes tournant leur attention vers l’action politique.

Le Labor Café

Le Labor Café ouvert par la Ligue féminine ouvrière durant la Grève générale témoigne de l’incroyable solidarité qui unit les travailleuses et les travailleurs de Winnipeg en 1919. De nombreuses femmes – surtout les jeunes grévistes – reçoivent très peu d’aide. Elles ne reçoivent pas d’indemnités de grève et leurs épargnes sont faibles ou inexistantes. Le Labor Café sert des repas gratuits à des milliers de femmes, leur distribuant de la soupe et des sandwichs préparés par des bénévoles dans la cuisine ou offerts par des femmes du milieu ouvrier. Les hommes qui dressent des piquets de grève au centre-ville ou ceux qui n’ont pas d’autres formes de soutien peuvent aussi y prendre un repas. William Ivens amasse 4 500 $ pour la cuisine par l’entremise la Labor Church. D’autres grévistes – femmes et hommes – récoltent aussi des fonds pour soutenir le Café.

Le Labor Café a été ouvert dans un premier temps à l’hôtel Strathcona

(567, rue Main à l’angle de l’avenue Rupert);il a ensuite été déménagé à l’hôtel Oxford (216, avenue Notre Dame) pour s’installer finalement dans l’hôtel Royal Albert Arms, plus spacieux.

Samedi sanglant

« Le 21 juin, sombre chapitre de l'histoire du Canada […]* ». Le matin du 21 juin, d’ anciens combattants favorables à la grève se rassemblent devant l’hôtel de ville. Ils avaient prévu un « défilé silencieux » pour protester contre l’arrestation des meneurs du mouvement de grève, défiant ainsi l’interdiction de manifester prononcée par le maire.

Une foule immense se masse pour regarder le défilé.

Le maire Gray, informé par des fonctionnaires pris de panique que la situation devant l’hôtel de ville est « hors de contrôle », ordonne à la Police montée du Nord-Ouest et aux militaires de descendre dans la rue. À 14 h 30, 54 policiers à cheval et 36 hommes à bord de camions sont alignés sur la rue Main, direction nord, à l’intersection de l’avenue Portage. Pendant ce temps, un tramway se dirige vers le sud de la rue Main à partir du nord vers la foule. Les manifestants croient que ce sont des bénévoles du Comité citoyen qui le conduisent. Ils poussent le tramway et le font dérailler, brisent les fenêtres et y mettent le feu.

Les policiers procèdent à cheval en direction nord sur la rue Main à partir de l’avenue Portage. Ils portent leur uniforme rouge caractéristique, mais quelques cavaliers près de la fin de la file portent l’uniforme militaire. La présence de ces soldats rend furieux les anciens combattants favorables à la grève qui les huent et les conspuent. Les policiers font demi-tour près de l’hôtel de ville pour se diriger au sud de la rue Main vers leur point de départ. On les bombarde de pierres et de briques. Le maire Gray lit la Loi contre les émeutes et ordonne aux manifestants de se disperser dans les 30 minutes.

Les policiers montent vers le nord puis se retournent vers le sud pour charger les manifestants, matraque à la main. La deuxième charge policière est rapidement suivie d’une troisième. Cette fois-ci, les policiers ont une matraque dans une main et un revolver dans l’autre. La foule se recule pour les laisser passer, mais ces derniers se tournent subitement vers la foule à l’angle de la rue Main et de l’avenue William. Des coups de feu sont tirés. Plusieurs personnes sont blessées et tombent. Steve Schezerbanowes, un vieillard qui observait ce qui se passait, est atteint par les balles de la police. Il décédera plus tard de ses blessures. La cavalerie fait le tour de l’hôtel de ville pour resurgir sur la rue Main à l’angle de l’avenue James. Elle se dirige encore une fois vers le sud sur la rue Main, revolver à la main. Mike Sokolowiski (Sokolowski) qui, selon la police, lançait une brique est tué par balle.

Deux cents « agents spéciaux » sortent du poste de police de la rue Rupert pour mettre en place un cordon de sécurité autour de la rue Main. image« Agents spéciaux » qui aspergent une foule assemblée devant l’édifice de la Banque de Montréal à l’angle Portage et Main, 21 juin 1919
Archives du Manitoba, Collection L. B. Foote
La foule se disperse et cherche refuge dans les ruelles. Les « agents spéciaux » la poursuivent. Ils acculent plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants dans la ruelle entre l’avenue Market et l’avenue James et les attaquent avec des matraques et d’autres armes. La foule se défend avec des briques et des bouteilles et à poings nus. Dans une dizaine de minutes, 27 personnes sont blessées. La police, les militaires et les agents spéciaux commencent ensuite à ratisser les rues du centre-ville.

Membres du Comité citoyen et leurs résidences

Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Présidé par A. K. Godfrey, ancien président de la chambre de commerce, et dirigé par des gens comme A. L. Crossin, courtier d’assurance, et J. E. Botterell, courtier en grains et membre de la chambre de commerce, le Comité citoyen annonce à grand renfort de publicité son intention de recourir à des bénévoles pour maintenir les services publics et d’autres services essentiels.

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Le Comité citoyen est formé dès le déclenchement de la grève par des résidents de Winnipeg qui s’opposent à la position des syndicats. Présidé par A. K. Godfrey, ancien président de la chambre de commerce, et dirigé par des gens comme A. L. Crossin, courtier d’assurance, et J. E. Botterell, courtier en grains et membre de la chambre de commerce, le Comité citoyen annonce à grand renfort de publicité son intention de recourir à des bénévoles pour maintenir les services publics et d’autres services essentiels. image Ce fut l’une de ses nombreuses fonctions durant la grève. Par l’entremise de son journal, The Citizen, le comité tente d’influencer l’opinion publique et faire valoir que les grèves de solidarité sont inutiles, onéreuses et pouvant potentiellement endommager les biens publics et privés. La grève générale y est dépeinte comme une révolution bolchevique menée par des agents révolutionnaires étrangers. Ces sentiments sont aussi exprimés par des résidents de Crescentwood comme le conseiller municipal John K. Sparling et A. J. Andrews, avocat et membre influent du Comité citoyen. La position du Comité voulant que la ville ne négocie pas avec les grévistes a prédominance au conseil municipal. Le Comité citoyen se fait très discret sur les noms de ses membres. Aucune liste officielle n’a jamais été publiée. La plupart sont des hommes dans la cinquantaine qui appartiennent aux élites économiques, politiques et sociales de la ville. Le Comité bénéficie du soutien de W. H. Cartier, le président de la chambre de commerce, et de son secrétaire W. B. Moore. imageL’association des épiciers du Manitoba, l’Association des manufacturiers du Canada, l’Association des marchands détaillants et de nombreuses autres organisations commerciales et professionnelles lui versent des contributions financières durant la grève.

Résidences des membres du Comité citoyen

13A

Alfred Joseph Andrews, avocat
749 Wellington Crescent (maison démolie)

13A

13B

John Esterbrooke Botterell, marchand
254 Wellington Crescent

13B

13C

William Henry Carter, homme d’affaires
251 Harvard Avenue

13C

13D

Thomas Russ Deacon, propriétaire de Manitoba Bridge and Iron Works et maire de Winnipeg
144 Yale Avenue

13D

13E

Alvin Keyes Godfrey, marchand de grain
144 Kingsway

13E

13F

Général Huntley Douglas Brodie Ketchen, officier et plus tard, politicien
111 Nassau Avenue

13F

13G

W.B Moore, secrétaire de la chambre de commerce de Winnipeg
785 Dorchester Avenue

13G

13H

Isaac Pitblado, avocat
523 Wellington Crescent

13H

Caserne de pompiers no 3 de Winnipeg

En 1919, les pompiers de Winnipeg connaissent déjà bien l’action syndicale. Ils faisaient pression pour obtenir une amélioration de leurs salaires et des heures de travail depuis des années.

En 1919, les pompiers de Winnipeg connaissent déjà bien l’action syndicale. Ils faisaient pression pour obtenir une amélioration de leurs salaires et des heures de travail depuis des années. Inquiets et craignant que les nouvelles recrues perdent leur emploi au profit des soldats de retour du front, ils forment le syndicat des pompiers de Winnipeg en 1916. Lorsque les employés municipaux déclenchent la grève en 1918, les pompiers y prennent part. La plupart des employés municipaux obtiennent des augmentations salariales modestes, la reconnaissance syndicale et le droit de grève. Les pompiers se voient refuser ce droit. Le recours à la grève pourrait mener au congédiement.

Malgré cette menace, les pompiers votent à une écrasante majorité pour soutenir la grève générale, tout en promettant de fournir un service complet si des vies humaines sont en danger. Les autorités municipales rejettent l’offre. Le 26 mai, le conseil municipal de Winnipeg congédie les pompiers et tous les autres employés municipaux qui refusent de retourner au travail. Il adopte des résolutions interdisant aux pompiers d’adhérer à des syndicats internationaux et de participer à des grèves de solidarité.

Le Comité citoyen publie des annonces de recrutement et embauche 350 briseurs de grève bénévoles. Lors du « samedi sanglant », ces « bénévoles » utilisent des tuyaux d’incendie pour asperger les manifestants. Du matériel d’incendie de la caserne de la rue Maple sert à éteindre l’incendie du fameux tramway.

Dans les jours qui suivent, 54 des 204 pompiers imageCaserne de pompiers de Winnipeg no 3 (rue Maple), 1918
Fire Fighters Historical Museum of Winnipeg, Inc.
qui ont pris part à la grève se voient refuser un emploi et un est privé de sa pension. Malgré ces revers, la United Fire Fighters of Winnipeg se regroupe pour représenter efficacement ses membres. En 2002, elle devient le premier syndicat à l’échelle mondiale à obtenir pour ses membres une indemnisation des accidents du travail comportant une présomption, reconnaissant les dangers inhérents de leur travail.

Liberty Temple

Le Liberty Temple accueille à l’époque la section locale de Winnipeg de l’Arbeiter Ring (Workmen’s Circle), une association progressiste juive ayant pour vocation le changement social et l’entraide. Elle fait également la promotion de la langue et la culture yiddish.

Le Liberty Temple accueille à l’époque la section locale de Winnipeg de l’Arbeiter Ring (Workmen’s Circle), une association progressiste juive ayant pour vocation le changement social et l’entraide. Elle fait également la promotion de la langue et la culture yiddish. Vouée à promouvoir la solidarité de la classe ouvrière qui va au-delà des frontières ethniques, l’association organise de nombreux débats passionnés entre des groupes politiques juifs de gauche.

Les radicaux juifs appuient énergiquement la grève de 1919. Trois d’entre eux siègent au comité de grève – A. A. Heaps, un politicien travailliste, ainsi que Max Tessler et M. Temenson du syndicat des métallurgistes. La presse israélienne publie des réquisitoires cinglants contre le Comité citoyen. Le Liberty Temple sert de centre d’information sur la grève. Les grévistes juifs sont la cible de campagnes antigrève et d’attaques xénophobes et antisémites. Le 17 juin, le Liberty Temple fait l’objet d’une descente de police. Des maisons appartenant à des juifs sont saccagées. Trois hommes sont arrêtés et menacés d’expulsion immédiate – Samuel Blumenberg, Michael Charitinoff et Moses Almazov. Un comité de travailleurs juifs est formé en vue de créer un fonds de grève pour leur venir en aide.

imageRadicaux juifs; Rose Alein (centre), du Parti travailliste indépendant, élue commissaire d’école en 1919, 1906
Jewish Historical Society of Western Canada

Arrestation des meneurs du mouvement de grève, 17 juin

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilisent devant les résidences des hommes visés. Il y a trois policiers armés dans chaque voiture.

L’arrestation des meneurs du mouvement de grève le 17 juin est spectaculaire. À deux heures de la nuit, huit véhicules de police s’immobilisent devant les résidences des hommes visés. Il y a trois policiers armés dans chaque voiture. Ils réveillent les suspects et les mettent en état d’arrestation. La police opère une rafle dans le Labor Temple de la rue James qui est encerclé par 500 soldats et membres de la Police montée du Nord-Ouest. Une rafle policière est aussi menée contre l’Ukrainian Labor Temple et les bureaux du Western Labor News. R. B. Russell, John Queen, George Armstrong, Roger Bray, A. A. Heaps, William Ivens, Bill Pritchard et Dick Johns sont arrêtés et accusés de complot visant à renverser le gouvernement par la force. D’origine britannique, ces hommes sont des dirigeants importants de mouvements syndicaux et socialistes locaux et régionaux. Ils ont gagné le respect de la classe ouvrière de Winnipeg au prix de nombreuses années de travail acharné et leurs sympathisants viendront à leur aide après ces arrestations.

Quatre autres hommes sont arrêtés le même jour - imageMeneurs de la grève détenus à la prison de la rue Vaughn, automne de 1919
Bibliothèque et Archives Canada
Matthew Charitonoff, Mike Verenczuk (confondu avec Boris Devyatkin), Oscar Schoppelrei et Solomon (Moses) Almazoff. Ces hommes étaient des radicaux qui contribuaient activement à leur communauté, mais qui ne jouaient pas un rôle important dans la conduite quotidienne du mouvement de grève. Le Comité citoyen et le gouvernement les ont fait convoquer devant des agents d’immigration dans l’intention de les faire expulser. Ils ont été ciblés parce qu’ils portaient des noms d’Europe de l’Est. Les autorités voulaient à tout prix rejeter la responsabilité de la grève sur des « ennemis étrangers ».

Résidences des dirigeants du mouvement de grève qui ont été arrêtés

11A

Abram Albert (A. A.) Heaps, fourreur
562 Burrows Avenue (maison démolie)

11A

11B

William Ivens, pasteur de la Labor Church et journaliste
309 Inkster Avenue

11B

11C

John Queen, tonnelier
317 Alfred Avenue

11C

11D

Robert Boyd (RB) Russell, machiniste
1415 Ross Avenue

11D

11E

Richard J. (Dick) Johns, machiniste
256 Isabel Street (maison démolie)

11E

Ateliers Weston (chemin de fer Canadien Pacifique) et militantisme du mouvement ouvrier

En 1919, le chemin de fer Canadien Pacifique et le chemin de fer Canadien National emploient environ 10 000 travailleurs à Winnipeg et à Transcona tout près.

En 1919, le chemin de fer Canadien Pacifique et le chemin de fer Canadien National emploient environ 10 000 travailleurs à Winnipeg et à Transcona tout près. Les opérations ferroviaires sont complexes et divers types de travailleurs qualifiés et encore beaucoup plus d’ouvriers non qualifiés sont nécessaires pour assurer l’entretien du système ferroviaire, faire rouler les trains et gérer le trafic des marchandises et des voyageurs qui passent par Winnipeg. Les ateliers Weston – l’un de plusieurs lieux de travail exploités par les compagnies ferroviaires dans la ville – ont à leur emploi des centaines de machinistes, mouleurs, plombiers, tuyauteurs et autres travailleurs qualifiés. Un grand nombre d’ouvriers spécialisés et non spécialisés y trouvent aussi du travail. Ces employés réparent les moteurs à vapeur, ainsi que les wagons à marchandises et les voitures à voyageurs. Ils forgent de l’acier pour fabriquer des rails et effectuent de nombreuses autres tâches essentielles à l’exploitation du chemin de fer. Il ne reste plus aujourd’hui que quelques bâtiments d’origine.

Les longues heures de travail, l’environnement bruyant, les travaux salissants et les faibles salaires au sein de ces industries poussent les travailleurs qualifiés à créer 19 syndicats de métier différents avant la Première Guerre mondiale.imageCheminots du Grand Trunk Pacific Railway, v. 1915
Western Canada Pictorial Index
Durant la guerre, ces syndicats forment le Metal Trades Council dans le but d’augmenter leur pouvoir de négociation avec le Canadien Pacifique. Toutefois, comme ces syndicats représentent des corps de métier déterminés, les ouvriers spécialisés et non spécialisés des ateliers ne sont pas syndiqués. R. B. Russell, Dick Johns et leurs sympathisants mettent en cause cette structure rigide et proposent de remplacer les syndicats de métier par un seul grand syndicat industriel qui représenterait tous les travailleurs des ateliers ferroviaires.

Au printemps 1919, Russell et Johns collaborent également avec d’autres dirigeants socialistes dans tout le Canada pour créer un gros syndicat, One Big Union. S’inscrivant dans le prolongement du modèle de syndicat industriel qui se développait dans les ateliers ferroviaires, l’OBU devait regrouper tous les travailleurs canadiens – indépendamment de leurs qualifications, de leur sexe, de leur race ou de leur ethnie – en un imageAteliers Weston du Canadien Pacifique
Archives du Manitoba
seul syndicat industriel. Russell, Johns et d’autres avaient contesté l’exclusion des travailleurs noirs de l’Association internationale des machinistes dans les années précédant la guerre. Cela pourrait expliquer pourquoi les membres du nouveau syndicat des employés des wagons-lits, entièrement composé de Noirs, votent à 67 contre 2 en faveur de la participation à la Grève générale de Winnipeg, selon le Western Labor News du 16 mai.

Gare du Canadien Pacifique (Aboriginal Centre of Winnipeg, Inc.)

Des milliers de nouveaux arrivants passent par cette gare à partir de la fin des années 1800. Les plus pauvres d’entre eux sont envoyés aux locaux de l’immigration situés en face où l’on trouve des bureaux pour les agents d’immigration et des logements temporaires pour les immigrants sans autre choix.

Des milliers de nouveaux arrivants passent par cette gare à partir de la fin des années 1800. Les plus pauvres d’entre eux sont envoyés aux locaux de l’immigration situés en face où l’on trouve des bureaux pour les agents d’immigration et des logements temporaires pour les immigrants sans autre choix. Des maladies se propagent dans ces locaux bondés. D’autres nouveaux arrivants s’installent dans des hôtels et des maisons de pension tout près. D’autres encore sont accueillis par des parents qui les ramènent à la maison.

En revanche, l’hôtel Royal Alexandra qui appartenait au Canadien Pacifique (à l’intersection de Higgins et Main) propose un hébergement de qualité aux voyageurs fortunés. C’est ici que les autorités du gouvernement fédéral logent durant la grève et tiennent des rencontres avec les responsables du Comité citoyen et du Comité de grève.

imageGare du Canadien Pacifique et hôtel Royal Alexandra (gauche), 1909
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Vulcan Iron Works and the Point Douglas Neighbourhood

Le quartier Point Douglas change rapidement après la division de la communauté par la voie ferrée dans les années 1880. Les familles fortunées qui y vivent, ayant chassé les Autochtones plusieurs années plus tôt, s’installent dans les nouveaux quartiers plus tranquilles dans la partie sud de Winnipeg.

Industries crowded into Point Douglas to take advantage of the railway for shipping and receiving. Factories produced farm implements, paints, liquor, beds, wagons and carriages. Hundreds of workers were employed.

Few of those living in Point Douglas – or in other working-class neighbourhoods – owned their homes. Families usually rented accommodation, imageAll People’s Mission, 119, avenue Sutherland (Manitoba Indigenous Cultural Education Centre), v. 1910
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and single men and women lived in boarding houses. Some of the “poorest of the poor” – mostly newcomers from central and eastern Europe – lived and worked in Point Douglas. Overcrowding and the dirt and noise of industry made for appalling living conditions.

The Vulcan Iron Works, which manufactured parts for the railways, was one of Winnipeg’s largest metalworking shops. Its buildings stretched along the railway tracks for several city blocks. Vulcan employees worked longer hours, earned lower wages, and faced poorer working conditions than the unionized metal trades workers who were employed directly by the railways. Before the First World War, metal trades workers at Vulcan Iron works, Manitoba Bridge and Dominion Bridge lost several bitter fights with these companies over the right to have a union. Workers’ discontent escalated during the war. Employers demanded ever greater production, while inflation eroded the workers’ incomes. Skilled workers at Vulcan, Manitoba Bridge, and Dominion Bridge struck again in 1917 and 1918, demanding union recognition and improved wages and working conditions. But the employers prevailed in these disputes. They hired strike breakers and brought in a detective agency to intimidate the workers. They backed up these tactics with court injunctions against picketing of their premises.

Determined to win union recognition, workers struck once again on May 1, 1919. This time, the strikers had the full support of Winnipeg’s powerful Metal Trades Council. The Council represented and bargained for 19 craft unions in the city’s main railway shops. Its members were determined to secure a victory for their non-unionized brothers. But once again, the employers fought hard against unionization. Neither side was willing to compromise. The Metal Trades Council imageVulcan Iron Works, début du 20e siècle
Archives du Manitoba, Collection L.B. Foote
responded with dramatic action to support the strikers. It launched a sympathy strike of all its members to win union recognition for the Vulcan and other metal shop workers. This confrontation escalated quickly. It became a key factor in the declaration of a general sympathetic strike on May 15, 1919.

Ukrainian Labor Temple (1918)

Un bâtiment de grande importance historique, l’Ukrainian Labor Temple (ULT) a été construit surtout grâce au travail de bénévoles et aux dons en argent de membres de la communauté ukrainienne progressiste de Winnipeg.

Un bâtiment de grande importance historique, l’Ukrainian Labor Temple (ULT) a été construit surtout grâce au travail de bénévoles et aux dons en argent de membres de la communauté ukrainienne progressiste de Winnipeg. C’est un centre communautaire admirablement conservé, riche d’histoire, un incontournable de la visite guidée des lieux de la Grève générale.

De nombreuses sociétés de secours mutuel voient le jour au début des années 1900. Elles débutent comme organisme bénévole s’inscrivant dans la foulée des efforts imageUkrainian Labor Temple, 2006
Archives de l’Association of United Ukrainian Canadians
de particuliers à la recherche de solidarité, de sécurité économique et d’amélioration sociale au moyen d’une association collective. L’ULT figure parmi les rares bâtiments subsistants, que possèdent et exploitent de tels organismes à l’époque. L’ULT fournit de l’aide financière, de la nourriture et des vêtements à ses membres dans le besoin et organise des activités sociales, culturelles, politiques et éducatives. Des cours de lecture, des cercles de débats, des chorales et des productions théâtrales, musicales et éducatives font partie intégrante des activités organisées par l’ULT. Les syndicats y tiennent leurs réunions.

D’autres associations ethniques offrent des milieux semblables de fraternité et d’aide aux communautés immigrantes. Le Liberty Temple, par exemple, est créé par des radicaux. L’ULT et le Liberty Temple font tous les deux l’objet d’une rafle policière les 16 et 17 juin en soirée. Les presses d’imprimerie de l’ULT sont fracassées, les livres et les dossiers saisis pour servir de preuve de complot lors des procès des meneurs du mouvement de grève.

St John’s Telephone Exchange Building (Winnipeg Housing Rehabilitation Corporation)

L’expansion rapide des réseaux de téléphone au début du 20e siècle représente pour les femmes des possibilités d’emploi. L’industrie plaît aux jeunes femmes. Elle vante ses locaux propres, un personnel entièrement féminin et des salaires plus élevés que dans les usines ou le commerce au détail..

However, conditions were not as advertised. Long hours with few breaks, low wages, and constant supervision – to force the women to work harder and not use time to speak with one another – soon frustrated many operators. By 1918, most telephone operators were employed by the Manitoba Government Telephone System. That year they joined other government employees in a general strike that set the stage for the confrontation of 1919.

In May 1919 most operators, in Winnipeg and in the many rural telephone exchanges, left their switchboards and joined the General Strike. This meant there was no telephone service in Manitoba for most of the first week of the strike. The Citizens’ Committee arranged for replacement workers to re-open the telephone exchanges and paid them much more than the striking operators. Some services were provided but the system remained disrupted until the strike was over. Operators who struck for the duration of the General Strike were fired and blacklisted.

imageÉdifice du St. John’s Telephone Exchange, 405, avenue Burrows, 2013
Photo : Sharon Reilly

All Peoples’ Mission (CEDA - Community Education Development Association Winnipeg, Inc.)

Ce bâtiment héberge à l’époque plusieurs des All Peoples’ Missions dans les quartiers immigrants les plus pauvres du North End de Winnipeg que dirige l’Église méthodiste. Il y a également des missions anglicanes et presbytériennes tout près.

Ce bâtiment héberge à l’époque plusieurs des All Peoples’ Missions dans les quartiers immigrants les plus pauvres du North End de Winnipeg que dirige l’Église méthodiste. Il y a également des missions anglicanes et presbytériennes tout près. Vouées à l’amélioration des conditions sociales des immigrants, ces églises mettent en oeuvre des activités de bienfaisance comportant une importante dimension culturelle. Les programmes des missions véhiculent des valeurs anglo-saxonnes et des croyances chrétiennes protestantes. Leurs activités prennent la forme de dons de charité comme des paniers de provisions, de cours de catéchisme, de conseils sanitaires et de camps d’été à l’intention des enfants pauvres. Des soins de santé à l’intention des femmes et des enfants immigrants constituent probablement la plus importante contribution des missions. J. S. Woodsworth, qui est élu en 1933 le premier dirigeant de la Cooperative Commonwealth Federation, dirige la Mission de l’avenue Stella à partir d’une maison attenante. Au début de la Première Guerre mondiale, il quitte Winnipeg. Il y reviendra seulement après le déclenchement de la Grève générale.

imageAll People’s Mission, 470, avenue Stella, v. 1920
Western Canada Pictorial Index

L’épidémie de grippe de 1918 : L’hôpital pour enfants et la résidence de l’école d’infirmières

Winnipeg n’échappe pas aux ravages de l’épidémie de grippe qui touche une bonne partie de la planète en 1918. Les responsables municipaux font état de 1 200 décès attribuables à la grippe à l’automne de 1918.

Winnipeg n’échappe pas aux ravages de l’épidémie de grippe qui touche une bonne partie de la planète en 1918. Les responsables municipaux font état de 1 200 décès attribuables à la grippe à l’automne de 1918. Des milliers d’autres tombent malades. L’épidémie frappe des familles partout dans la ville. Les quartiers ouvriers subissent les pires ravages, les immigrants étant le plus touchés. Les familles fortunées vivent dans de meilleures conditions sanitaires, limitant la propagation de la maladie, et les personnes qui tombent malades ont accès à de meilleurs soins de santé. La grippe tue des familles entières, laisse des orphelins et fait des parents seuls de nombreux adultes. L’avenir des immigrants et des ouvriers et, en particulier, celui des femmes, est plutôt sombre. Ils n’ont pas accès aux ressources dont disposent les habitants les plus fortunés de la ville pour améliorer leurs conditions de vie.

L’épidémie est l’une des causes des perturbations sociales de 1919. L’entraide qui est favorisée dans les quartiers ouvriers par la crise contribue à renforcer la solidarité sociale, alors que la réaction lente et inadéquate du gouvernement suscite la colère. Le fait qu’il n’est pas disposé à faire participer le secteur syndical dans la prise de décisions relatives aux questions de santé publique alimente également la frustration des travailleurs. L’interdiction de tenir des rassemblements publics dans les derniers jours de l’épidémie en mène plusieurs à conclure que les restrictions visent à perturber l’organisation syndicale.

Les femmes ouvrières et immigrantes jouent un rôle capital dans le soin des maladies, un travail qui passe largement inaperçu. Les chefs syndicaux de sexe masculin réagissent de façon traditionnelle, supposant que les femmes joueront le rôle de mères et de soignantes et les hommes celui de soutien de famille. Même les nombreuses femmes de la classe moyenne qui sont politiquement émancipées n’arrivent pas à changer la mentalité patriarcale de l’époque.

Ethel Johns

L’hôpital pour enfants s’occupe des enfants qui tombent malades et ceux dont les parents sont souffrants ou décédés durant l’épidémie. Les patrons de la directrice des soins infirmiers, Ethel Johns, vantent l’approche « efficace, innovante et dynamique » de sa gestion de l’établissement. Ils lui reconnaissent le mérite de « l’esprit splendide des infirmières, des étudiants et du personnel d’entretien durant cette période difficile* ». imageEthel Johns, directrice des soins infirmiers de l’Hôpital pour enfants, v. 1915
Archives du Winnipeg Health Sciences Centre
Mais Madame Johns éprouve des difficultés en 1919 après qu’elle eut accueilli des grévistes qui faisaient la livraison du lait et qui s’étaient présentés pour réparer les graves dégâts causés par une tempête. Le conseil d’administration et l’association féminine de l’hôpital qui avaient pris parti pour le Comité citoyen ont exigé sa démission. Ethel Johns est obligée de quitter Winnipeg pour trouver du travail. Elle est devenue l’une des infirmières les plus connues et les plus respectées du monde occidental.

* Harry Medovy, A Vision Fulfilled: The Story of the Children's Hospital of Winnipeg (1979), p. 136 et 137

Avenue Selkirk

Les nouveaux arrivants de l’Europe centrale et de l’Est vivent dans les logements les plus insalubres, situés juste au nord des gares ferroviaires bruyantes et achalandées du Canadien Pacifique.

Les nouveaux arrivants de l’Europe centrale et de l’Est vivent dans les logements les plus insalubres, situés juste au nord des gares ferroviaires bruyantes et achalandées du Canadien Pacifique. Plus de 80 % des familles juives et slaves de Winnipeg y habitent en 1919.

C’est sur l’avenue Selkirk que se concentrent les commerces de détail et les activités culturelles du nouveau quartier. On y trouve des pâtisseries, des boucheries, des épiceries, des banques, des agences immobilières, des agences de prêt, des théâtres et des salles de réunion. Les habitants du quartier se tiennent au courant des nouvelles et des événements dans leur pays natal au moyen de journaux communautaires en allemand, en hébreu, en polonais, en ukrainien et en anglais. Des sociétés de secours mutuel comme la North End Relief Association, la Hungarian Kossuth Sick Benefit Association et les United Hebrew Charities offrent de la compagnie et de l’aide financière aux personnes dans le besoin.

Avec sa diversité linguistique, religieuse, vestimentaire et culturelle, le North End contraste fortement avec les autres quartiers de imageQuartier ouvrier, v. 1904
Archives du Manitoba
Winnipeg et les immigrants se sentent à l’aise de s’y promener et d’y faire des courses. Ces familles contribuent à développer l’incroyable solidarité avec les travailleurs des quartiers ouvriers de Winnipeg en 1919.

Toutefois, la diversité de l’avenue Selkirk ne convient pas à tout le monde. De nombreux immigrants subissent une discrimination persistante. Leur quartier est rabaissé par des gens de l’extérieur qui parlent du « quartier des étrangers », de la « ville du Canadien Pacifique » ou de la « nouvelle Jérusalem ».

imageEnfants dans un logement insalubre, v. 1916
Archives du Manitoba

Logements ouvriers

En circulant dans le North End sur des rues comme les avenues Dufferin et Stella, on peut voir de nombreux exemples de maisons habitées par les familles ouvrières en 1919.

En circulant dans le North End sur des rues comme les avenues Dufferin et Stella, on peut voir de nombreux exemples de maisons habitées par les familles ouvrières en 1919. Avec leurs petites maisons entassées sur des lots de 7,5 mètres, ces rues sont typiques des quartiers qui longeaient le nord et le sud des gares ferroviaires du Canadien Pacifique qui s’étendaient de Point Douglas à la rue Keewatin. Les travailleurs vivaient dans ces quartiers parce qu’ils étaient situés près de leur lieu de travail et, souvent, parce que c’étaient les seuls logements qu’ils pouvaient se payer.

Les gares ferroviaires et les usines tout près y rendaient la vie difficile. L’air était vicié par la fumée et les fenêtres et les meubles noircis par la suie. Le triage continuel des trains faisait trembler les maisons peu solides. Le surpeuplement posait un problème sérieux. Les propriétaires, qui vivaient souvent bien loin de la zone, subdivisaient les maisons ou en entassaient deux ou trois sur un seul lot. Selon les rapports officiels, jusqu’à cinq familles vivaient dans une seule maison. J. S. Woodworth, un réformateur social, se plaignait que les

imageIntersection de la rue King et de l’avenue Dufferin, 1904
Archives du Manitoba

 

Logement de la classe ouvrière

04A

Hôpital pour enfants de Winnipeg
Aberdeen Avenue, Main Street and Redwood Avenue

04A

04B

Résidences des infirmières, Hôpital pour enfants
165 Aberdeen Avenue (encore debout en 2019)

04B

04C

Ethel Johns, directrice des soins infirmiers de l’Hôpital pour enfants
165 Aberdeen Avenue

04C

La vidéo 1919 Illuminated regorge d'images historiques captivantes et d'articles de journaux racontant l'histoire de ce grand soulèvement social qui s'est déroulé à l'ombre de l'architecture unique du Quartier de la Bourse de Winnipeg. Découvrez les origines de l’agitation sociale qui a déclenché la grève générale de 1919.

Découvrez les lieux et les personnages historiques qui ont contribué à façonner le mouvement social démocrate. Comparez les monuments historiques du XXe siècle à ceux d’aujourd’hui.