En 1919, les pompiers de Winnipeg connaissent déjà bien l’action syndicale. Ils faisaient pression pour obtenir une amélioration de leurs salaires et des heures de travail depuis des années. Inquiets et craignant que les nouvelles recrues perdent leur emploi au profit des soldats de retour du front, ils forment le syndicat des pompiers de Winnipeg en 1916. Lorsque les employés municipaux déclenchent la grève en 1918, les pompiers y prennent part. La plupart des employés municipaux obtiennent des augmentations salariales modestes, la reconnaissance syndicale et le droit de grève. Les pompiers se voient refuser ce droit. Le recours à la grève pourrait mener au congédiement.

Malgré cette menace, les pompiers votent à une écrasante majorité pour soutenir la grève générale, tout en promettant de fournir un service complet si des vies humaines sont en danger. Les autorités municipales rejettent l’offre. Le 26 mai, le conseil municipal de Winnipeg congédie les pompiers et tous les autres employés municipaux qui refusent de retourner au travail. Il adopte des résolutions interdisant aux pompiers d’adhérer à des syndicats internationaux et de participer à des grèves de solidarité.

Le Comité citoyen publie des annonces de recrutement et embauche 350 briseurs de grève bénévoles. Lors du « samedi sanglant », ces « bénévoles » utilisent des tuyaux d’incendie pour asperger les manifestants. Du matériel d’incendie de la caserne de la rue Maple sert à éteindre l’incendie du fameux tramway.

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Dans les jours qui suivent, 54 des 204 pompiers <--caption--> qui ont pris part à la grève se voient refuser un emploi et un est privé de sa pension. Malgré ces revers, la United Fire Fighters of Winnipeg se regroupe pour représenter efficacement ses membres. En 2002, elle devient le premier syndicat à l’échelle mondiale à obtenir pour ses membres une indemnisation des accidents du travail comportant une présomption, reconnaissant les dangers inhérents de leur travail.