La section locale de la Ligue féminine ouvrière fournit aux femmes un encadrement et un soutien indispensables dans les mois qui précèdent la Grève générale et durant cette grève. Elle encourage les femmes à y prendre part et à aider les familles dans le besoin à manger et à payer leur loyer. Durant les procès des meneurs du mouvement de grève, la Ligue organise des mobilisations pour obtenir la libération des accusés et elle recueille des fonds pour leur défense.

Helen Armstrong, Katherine Queen, Gertrude Puttee, Lynn Flett et une certaine Madame Webb ont joué des rôles de premier plan au sein de la Ligue. Bien d’autres femmes, dont l’histoire reste dans l’ombre, s’y sont investies pour en faire un organisme dynamique.<--caption--> La Ligue soutient des femmes syndiquées, mais elle consacre beaucoup d’énergie à syndiquer les téléphonistes, les commis du commerce au détail et bon nombre d’autres travailleuses non syndiquées. Trois membres de la Ligue siègent au CMTW et au Comité central de grève. La Ligue organise des mobilisations pour obtenir le salaire minimum et des allocations familiales, pour l’égalité d’accès à l’emploi et des salaires pour les femmes et pour l’ouverture de cliniques de contrôle de naissance. Au début des années 1920, la section locale de la Ligue envoie des colis de secours aux membres de la Ligue en Nouvelle-Écosse pour soutenir les mineurs de charbon en grève. La Ligue s’est dissoute dans les années qui ont suivi, les femmes tournant leur attention vers l’action politique.

<--column break-->

Le Labor Café

Le Labor Café ouvert par la Ligue féminine ouvrière durant la Grève générale témoigne de l’incroyable solidarité qui unit les travailleuses et les travailleurs de Winnipeg en 1919. De nombreuses femmes – surtout les jeunes grévistes – reçoivent très peu d’aide. Elles ne reçoivent pas d’indemnités de grève et leurs épargnes sont faibles ou inexistantes. Le Labor Café sert des repas gratuits à des milliers de femmes, leur distribuant de la soupe et des sandwichs préparés par des bénévoles dans la cuisine ou offerts par des femmes du milieu ouvrier. Les hommes qui dressent des piquets de grève au centre-ville ou ceux qui n’ont pas d’autres formes de soutien peuvent aussi y prendre un repas. William Ivens amasse 4 500 $ pour la cuisine par l’entremise la Labor Church. D’autres grévistes – femmes et hommes – récoltent aussi des fonds pour soutenir le Café.

Le Labor Café a été ouvert dans un premier temps à l’hôtel Strathcona

(567, rue Main à l’angle de l’avenue Rupert);il a ensuite été déménagé à l’hôtel Oxford (216, avenue Notre Dame) pour s’installer finalement dans l’hôtel Royal Albert Arms, plus spacieux.